Est-ce triste, Avignon au mois d'août?
Et bien non, car après le festival de théâtre, les festivals, même, le In comme le Off, certes le rythme ralentit, les rues sont moins encombrées et les gens courent moins, cependant Avignon, Citadelle moyenâgeuse, site touristique à l'année, continue d'être Avignon.
Cette Ville est particulière. Avec son Palais des Papes, son Rocher des Doms, sa vue imprenable sur la Chartreuse de Villeneuve, son rempart intact qui la ceint et définit l'intra muros et l'extra muros. Ses voisins qui la méprisent, sa réputation de mal famée (on s'interroge, là-dessus..), mais aussi ses visiteurs du monde entier qui aiment son atmosphère culturelle, mais aussi le crincrin des cigales rendues folles par la canicule, et les bords du Rhône.
Ce pourrait être une ville musée, pourtant c'est une ville à vivre comme en atteste la riche diversité de ses habitants.
Bien sûr, je ressens un pincement au cœur lorsque je passe devant les théâtres fermés surtout ceux qui le resteront jusqu'à l'année prochaine. Les employés municipaux ont nettoyé la ville et ôté les milliers d'affiches des spectacles de juillet.
En août, les riverains sont discrets ou absents, beaucoup de restaurants sont fermés, et Avignon redevient cette enclave poétique hors du temps, avec ses pavés, ses pierres saturées de la mémoire des siècles. Une ville patrimoniale qui parle toutes les langues du monde.
Quand la canicule a cessé de griller les feuilles des arbres, d'assoiffer les plantes, alors on peut se remettre à rêver comme on le fait dans certaines villes d'Italie ou passé et présent se confondent comme deux dimensions à jamais mêlées.
Elle est belle, la cité théatrogène, quel que soit le temps qu'il fait, quels que soient les drames où les fêtes qu'on y donne, c'est une prêtresse immobile et altière dans la luxuriance de la Provence.
Bientôt, les théâtres dits "à l'année" réouvriront après cette jachère brulante. On aura fait une centaine de kilomètres pour se baigner dans la méditerranée et se dorer la pilule, ou bien flâné et lu dans un transat, en Luberon ou dans les jardins de la ville, on aura vu plus de beauté que nécessaire dans une vie entière, on aura ri et pleuré devant des centaines de spectacles classiques, fous ou expérimentaux mais toujours généreux.
On pourra repartir, nourris de cette grande cuisine des mondes, neufs et millénaires à la fois.
Août est pour moi un mois de contemplation, même lorsque je voyage, voilà, septembre, tu me trouveras fraîche et dispose pour embrasser de nouvelles saisons.
Adeline Avril
mardi 16 août 2022
Avignon au mois d'aout
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